Le décret du 15 juillet 2025 marque une avancée majeure : il permet désormais d’accéder à la retraite progressive dès 60 ans.  

Si cette mesure est souvent perçue comme un avantage pour les salariés, elle représente aussi une opportunité stratégique pour les dirigeants d’entreprise, souvent absorbés par la gestion quotidienne et qui repoussent la réflexion sur leur propre avenir professionnel.  

Pourtant, la retraite progressive peut s’avérer être un outil précieux, à la fois pour la transition personnelle du dirigeant et pour la continuité de l’entreprise. 

Un dispositif taillé pour les besoins des dirigeants 

La retraite progressive offre une alternative souple à la retraite anticipée. Plutôt que de cesser brutalement toute activité, le dirigeant peut réduire son temps de travail et percevoir une fraction de sa pension, tout en continuant à jouer un rôle actif dans l’entreprise.  

Cette flexibilité est particulièrement pertinente pour : 

• Préparer la transmission en douceur : accompagner un repreneur, former un successeur, tout en gardant un pied dans l’entreprise et en assurant la pérennité des savoir-faire. 

• Réduire la charge sans rompre le lien : alléger son rythme, se concentrer sur les enjeux clés, tout en maintenant une présence rassurante pour les équipes. 

• Tester une nouvelle organisation : expérimenter des rôles de conseil, de mentorat ou de gouvernance, afin de préparer sereinement le passage de relais. 

• Optimiser sa stratégie patrimoniale : percevoir une partie de sa pension tout en conservant une rémunération, ce qui permet d’anticiper et de planifier la gestion de son patrimoine. 

Les conditions d’accès : qui peut en bénéficier ? 

Le dispositif est accessible aux dirigeants assimilés salariés (présidents de SAS, gérants minoritaires de SARL, etc.), sous réserve de remplir certaines conditions : 

• Avoir au moins 60 ans, 

• Justifier de 150 trimestres validés (cotisés, chômage, maladie, trimestres pour enfants, rachat, etc.), 

• Réduire son activité professionnelle à un temps partiel compris entre 40 % et 80 % de la durée légale. 

Comment est calculé le montant de la retraite progressive ? 

Le montant de la retraite progressive dépend de la diminution des revenus professionnels.  

Une retraite provisoire est calculée sur la base des droits acquis au moment de la demande. Par exemple, un temps partiel à 65 % donne droit à 35 % de la retraite. La première année, la moitié de la retraite est versée à titre provisionnel. Un bilan est réalisé chaque année, le 1er juillet, pour ajuster le montant : un supplément peut être accordé ou, à l’inverse, un trop-perçu peut être déduit des échéances suivantes. 

À noter : si la baisse de revenu est inférieure à 20 %, la retraite progressive n’est pas versée. Si le revenu perçu n’a baissé que de 20 à 50 %, il peut être demandé de rembourser la différence. 

Suspension et suppression du dispositif 

La caisse régionale adresse régulièrement un questionnaire pour vérifier le maintien de l’activité à temps partiel. En cas de non-réponse ou de non-respect des limites de temps partiel (entre 40 % et 80 %), le versement de la retraite progressive est suspendu. La suppression intervient si : 

• Le dirigeant cesse toute activité à temps partiel et demande sa retraite définitive, 

• Le revenu d’activité atteint ou dépasse le montant perçu avant la retraite progressive, 

• Une activité à temps complet est reprise. 

Pourquoi choisir la retraite progressive ? 

Ce dispositif permet au dirigeant de rester acteur de la transformation de son entreprise, de transmettre ses compétences et d’accompagner la relève, tout en préparant sa propre transition. Il offre une sécurité financière et une souplesse d’organisation, tout en évitant la rupture brutale avec le monde professionnel. 

En conclusion, la retraite progressive est bien plus qu’un simple aménagement de fin de carrière : c’est un véritable levier de transition, à la fois pour le dirigeant et pour l’entreprise. Un choix à envisager pour conjuguer transmission, accompagnement et sérénité.